Trek au Népal : le mustang

Mustang le royaume tibétain interdit

Le Mustang c’est une petite enclave tibétaine en territoire népalais qui ne ressemble en rien au reste du pays. Ici tout est désertique mais la rivière qui traverse cette région népalaise du nord au sud a permis à l’homme de s’y installer. Le Mustang a longtemps été inaccessible aux étrangers. Cet ancien royaume ne fut visité que par de rares explorateurs, c’est sans doute pour cette raison que son caractère est si fort et authentique. Le Mustang est aujourd’hui accessible à un nombre limité de voyageurs étrangers sous réserve de payer cinquante dollars par jour. Mais croyez-moi la beauté de cette région du monde vaut largement ces 500 dollars . Les douze jours de trek se feront en remontant la Kali Gandaki jusqu’à Lo Manthang (la capitale) puis en redescendant de l’autre côté jusqu’au point de départ Jomosom.

village du Mustang

vallée de la Kali Gandaki

Le Mustang, un royaume qui se mérite

Avant de partir faire un trek au Mustang, il faut bien comprendre à quoi on aura à faire.

Pour parcourir le Mustang, il faut être prêt physiquement mais surtout psychologiquement.....La rudesse de la vie, le froid mordant et les conditions plus que sommaires peuvent en mettre quelques-uns à rude épreuve. Mais la beauté des paysages en fait un moment inoubliable.

Longtemps coupé du monde, le Mustang, dont le seul accès se faisait à pied ou à dos de cheval, est loin de la modernité et du confort. N’espérez pas prendre une douche chaude après une journée glaciale ou si par chance vous en trouvez une, la pièce sera certainement un courant d’air dont les fenêtres n’ont pas de vitres…

chevaux du Mustang

Maison tibétaine du Mustang

Voyage au royaume du Mustang

Dès le deuxième jour, après avoir franchi les portes du royaume à Kagbeni, je suis littéralement plongée dans un autre décor. La beauté de ces sommets désertiques couleur gris-jaune, aux reliefs singuliers façonnés par l’érosion, est surprenante. Enfin s’ouvre sous mes pieds le caractère authentique et légendaire du Mustang.

Cette même journée je découvrirai que ces paysages atypiques sont bel et bien formés par la force des éléments. On prendra d’ailleurs l’habitude de marcher tôt le matin pour ne pas avoir à trop marcher dans l’après-midi. Car dans cette région du monde, passé midi, le vent se lève et la poussière vole. C’est impressionnant comme le vent souffle dans cette vallée, je suis obligée de respirer à travers un foulard pour ne pas manger cette terre poussiéreuse emportée par le vent.

Paysage du Mustang

Le vent se lève et la poussière vole.. ..le soleil nous brûle mais l'ombre est glaciale. Je ne peux que retenir ma respiration devant un tel spectacle. La beauté infinie de ces paysages  laissera une empreinte indicible  dans ma mémoire. 

Extrait du carnet de voyage

Paysage du Mustang

Trek Mustang : une beauté à couper le souffle

Nouveau jour, nouveau décor. On en finit pas de découvrir de nouveaux paysages, ici les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Après les ocres jaunes et gris, le rouge fait son apparition suivi du rose, bleu et violet..... Le quatrième jour du trek restera un des plus beaux à mon goût. Aujourd’hui on relie Geling à Charang et les montagnes n’en finissent plus de m’émerveiller. Nous passerons deux cols à 4000 mètres et mangerons dans un des plus beaux villages, Ghémi.

Après manger on repart en direction des falaises rouges. On croirait que ces falaises ont été peintes à la main tellement tout cela paraît invraisemblable.

Ici on a une réponse à ce mystère. Selon la légende, le Mustang était jadis une région peuplée de démons. Mais un jour le protecteur descendit du Tibet afin de les tuer tous et ainsi libérer le royaume de leur emprise. Ainsi le sang des démons recouvre ces falaises. 

Maison typiquement tibétaine

Falaises rouges du Mustang

Chorten sur les chemins du Mustang

Les oasis du Mustang

Après des heures de marche dans des paysages arides aux falaises ocres, rouges et roses érodées de mille formes, l’aperçu d’un village est à chaque fois un émerveillement. Telle une oasis au milieu du désert, on voit émerger la vie dans tous ces champs cultivés, pour le plus grand bonheur de nos yeux. Il paraît incroyable de pouvoir cultiver quoi que ce soit dans ces contrées si isolées. Seul un moyen astucieux de canaux captant l’eau de la rivière en amont permet la culture des céréales. Cette vie en autarcie où les cultures regroupées autour du village semblent être la seule ressource de nourriture force mon admiration. Ici à Ghémi on arrive même à faire pousser des arbres, vision surréaliste d’une forêt en plein désert.

Oasis du Mustang

Foret en plein désert

Trek au royaume tibétain

La culture tibétaine est très présente au Mustang et tout au long de notre parcours nous rencontrerons de nombreuses pierres gravées de la fameuse phrase ‘Om mani padme hum’ ainsi que des chortens et moulins à prières. La superstition veut que ceux-ci soient toujours contournés par la gauche. Les moulins à prières sont constitués d’un cylindre rempli de mantras et pouvant tourner librement autour d’un axe. Selon les croyances tibétaines, actionner un  moulin a la même valeur spirituelle que de réciter la prière du mantra. En le faisant tourner elle se répand ainsi dans les airs.

Les habitants de cette région portent aussi beaucoup de bijoux tibétains dont le fameux Mâlâ. 

Le mâlâ est un collier de prière et de méditation qui est porté depuis des milliers d’années par les fidèles bouddhistes, hindouistes ou personnes en quête de spiritualité. Selon la tradition tibétaine, ils sont en os de yak incrusté de cuivre, turquoise et corail. 

Chortens tibétains

Mâlâ tibétain

Lo Manthang, la capitale du Mustang

"Ah Lo Manthang! La capitale tant rêvée par Sylvie....elle qui s’imaginait enfin dormir dans un hôtel tout confort avec lit et douche chaude...Quel amusement de voir son expression empreinte de déception et de résignation à l’approche de la capitale....Nous, il y a bien longtemps qu’on a compris que Lo Manthang n’avait de capitale que son nom. Comment espérer trouver une «ville» dans cette enclave. Mais on n’avait  pu se résigner à détruire ses espoirs.  La capitale peuplée de vaches, chevaux et habitants bien courageux, dégage malgré tout un charme fou."

 extrait du carnet de voyage

Chevaux à Lo Manthang

Au cinquième jour de marche nous arrivons enfin à Lo Manthang, le point le plus au nord de notre voyage. D’ici nous avons la vue sur les montagnes du Tibet. L’immensité de cette océan de montagnes est à couper le souffle. En contre-bas, l’âme de Lo Manthang vibre dans ces ruelles étroites. On sent ici que le temps a laissé une empreinte profonde mêlée de spiritualité et de mysticisme. Ces ruelles regorgent de monastères d’un autre temps où les façades délabrées cachent un trésor inestimable. Les peintures et sculptures qui les décorent ont traversés les âges dans le plus grand secret pour notre plus grand bonheur.

Façades des temples Tibétains

Lo Manthang la capitale du Mustang

Lo Manthang au couché de soleil

Les mystérieuses grottes du Mustang

Tout au long de notre parcours, on voit très nettement des ouvertures dans les falaises. On pourrait au départ les prendre pour des grottes naturelles mais leur concentration autour des villages et leur regroupement nous  interpellent. Il s’avère que même aujourd’hui elles restent un mystère pour les archéologues.

L’alpiniste Pete Athans les découvre pour la première fois en 1981 et assure qu’elles sont inaccessibles. Cela montre à quel point ces lieux sont reculés, même pour cet aventurier expérimenté qui a effectué huit fois l’ascension de l’Everest. Dès les années 1990, les archéologues découvrent des corps datant de presque 3 000 ans, mais n’arrivent pas à percer le mystère de ces grottes creusées au cœur même de la montagne. On suppose qu'elles ont été creusées à l’aide de cordes, d’échafaudages ou peut-être même de marches taillées dans la pierre, le temps ayant effacé toute trace de cette époque lointaine.

Grottes du Mustang

Trek Mustang : la rive gauche de la Kali Gandaki

Sur l’autre rive de la Kali Gandaki, la roche devient plus noire, plus minérale que jamais et l’isolement des villages atteint son paroxysme. Seuls les troupeaux de pashminas qui la traversent donne vie à cet environnement lunaire à la fois sinistre et fascinant.

Village du Mustang

Paysages désertiques du Mustang

Troupeau de pashminas sur les hauts plateaux du Mustang

Troupeau de pashminas

Au dixième jour de marche, l’isolement est tel qu’il nous faudra marcher pas moins de neuf heures et demi pour rallier un village. Interminable vue sur des pics ocres et roses qui peuplent tout l’espace. Nous qui pensions avoir vu toutes les formes et couleurs possibles, nous voilà encore une fois surpris.....

Chemin de trek du Mustang

Paysages désertiques du Mustang